Sommaire

1. Pourquoi mes articulations craquent ? 

2. Est-ce dangereux ? 

3. Comment en tirer parti pour soulager ses douleurs articulaires? 

En résumé

Les bruits de craquements articulaires sont fréquents et nous pouvons le constater dans notre quotidien. Que cela soit lors des premières mises en action de la journée ou de manière volontaire tout seul. Cela peut aussi se faire grâce à l’aide d’un professionnel de santé (Kinésithérapeute, Ostéopathe, Chiropraticien etc…). 

Nous avons tous déjà réussi à faire craquer nos articulations. Mais à quoi sont dus ces bruits ? Et quels sont les effets sur notre corps ? Quel lien pour soulager ses articulations? 

1. Le craquement des articulations

Au sein d’une articulation on distingue la capsule articulaire constituée de plusieurs éléments, dont notamment au centre, le liquide synovial entre les deux parties osseuses reliées. Ce liquide permet de nourrir le cartilage osseux et offre un amortissement naturel supplémentaire au corps.

En espaçant de quelques millimètres les surfaces osseuses, on diminue la pression au sein de la capsule articulaire (dépression).

Cette dépression au sein de l’articulation, amène parfois à la création de vapeur locale dans le liquide synovial (discontinuité dans le milieu liquide), on parle alors de phénomène de cavitation, qui se manifeste par l’apparition de poches d’air et de bulles.

Le liquide synovial au sein de l’articulation

Cette dépression se fait par le mouvement ou encore la déformation de la surface articulaire. Afin d’entendre un bruit de craquement, il suffit de réaliser une « décompression » ou « dé-coaptation » c’est à dire : La manipulation d’une articulation qui fait sortir les éléments de cette articulation de leur position normale puis les laisse revenir en contact.

Il s’agit donc de provoquer un début de luxation afin de faire imploser les bulles responsables du bruit de craquement. C’est ce que l’on fait quand on fait craquer ses doigts par exemple. 

 

2. La décompression articulaire est-elle dangereuse 

Une des conditions essentielles pour qu’une articulation craque plus facilement est d’avoir sa musculature relâchée (Unsworth et al.)1.

De plus, pour obtenir un craquement, il faut que le mouvement soit réalisé de manière rapide, sur de petite amplitude pour que la baisse de pression dans le liquide ait lieu.

La plupart du temps, ces craquements soulagent les articulations et améliorent notre amplitude de mouvement de façon temporaire.

En vieillissant, les craquements peuvent être plus fréquents de part la perte de mobilité des articulations. En cas d’arthrose, le bruit des craquement peuvent être différent (bruit de grain de sable dans un engrenage ) et s’accompagner de douleurs.

En revanche, plusieurs études sur le sujet semble confirmer que le fait de craquer ses articulations, n’augmente pas le risque d’arthrose2.

3. Comment se servir de la décompression articulaire pour  soulager ses articulations? 

A. La décompression articulaire comme libération

L’espacement de deux surfaces articulaires, n’induit pas forcément de bruit de craquement.

Cette méthode appelé « décoaptation » ou « décompression » montre des effets bénéfiques pour réduire les douleurs articulaires3. En réduisant la pression au sein de l’articulation4, favorisant ainsi sa régénération5.

Une des hypothèses principales de la méthode repose sur l’amélioration de la production de synovie et des éléments nourrissant l’articulation.

En redonnant de l’espace entre les deux parties osseuses par une traction on provoque une diminution du spasme musculaire, un microrecentrage, articulaire, et on améliore la nutrition cartilagineuse voire dans certaines positions un étirement capsulo-ligamentaire.

La région la plus à même d’être soulagée et à laquelle on pense spontanément est le dos. Mais la décoaptation fait également parti des techniques de récupération pour les autres articulations, en permettant également de réduire les éventuels conflits ostéo-musculaire.

B. Décompression de la zone lombaire

Décompression des lombaires sur un rebord

Franck Zane en position de décompression 

Avec une table d’inversion 

C. Décompression de la zone cervicale

Dispositif de traction des cervicales à attacher à une poulie haute par exemple

En fléchissant la tête vers l’avant, la zone cervicale sera plus à même de se « décompresser ». Cet exercice agit également sur les articulations des coudes et des poignets

C. Décompression des épaules

Dans cette position, effectuer un mouvement de pendule avec le bras tendu pour décompresser l’épaule. Il est possible de prendre un poids léger dans les mains pour accentuer encore les effets.  

Conclusion 

Tous les exercices présentés décompressent uniquement à l’aide de la gravité et du poids du corps. Il existe également des machines qui le permettent. Une des conditions essentielles pour réussir à soulager les articulations en décompression est d’avoir sa musculature relâchée. Quand on utilise les exercices présentés au poids du corps il est souvent difficile de bien se relâcher quand on débute dessus d’autant plus lorsqu’il faut relâcher le bas du corps afin de décompresser le dos. Pour cela, il convient de pratiquer et d’apprendre à doser progressivement son relâchement sans jamais dépasser son seuil de douleur.

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Bonne lecture, 

Mathieu.  

 

Appareil médical de décompression vertébrale

Notes de bas de page 

Unsworth A., Dowson D., Wright V. :”Cracking joints”, a bioengineering study of cavitation in the metacarophalangeal joint. Ann. Rheum. Dis., 1971, 30, pp 348-358.

2 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21383216/