Nous allons ici nous intéresser au mécanisme de la force maximale. On peut la définir comme la capacité à soulever une charge la plus lourde possible, enregistré au cours d’un exercice spécifique. Par exemple sur un mouvement de musculation, le maximum de poids qu’une personne peut soulever représente sa force maximale volontaire.

1. Force maximale absolue et force maximale relative

 

Il existe deux distinctions lorsqu’on parle de force maximale :

La force absolue qui est l’expression du plus grand chiffre possible sous une barre sans tenir compte du poids de corps de l’athlète.

Au contraire, la force relative elle, tient compte du poids de corps de l’individu sa formule est égale à la force absolue maximale divisée par le poids du corps de l’athlète (FR=FAM/PDC).

Plus les athlètes sont lourds et plus la force absolue a des chances d’augmenter. La raison principale c’est qu’un individu plus lourd peut potentiellement construire plus de muscle.

Les individus lourd ont un avantage dans les disciplines où l’on doit déplacer une lourde charge externe (le lancer de poids, l’haltérophilie, etc…). En revanche la force relative elle va baisser.

A l’inverse, les individus légers sont avantagés lorsqu’il s’agit de soulever leur propre poids de corps en gymnastique par exemple.

C’est pour cela qu’il existe des catégories de poids dans de nombreux sports, afin de rendre la compétition plus équitable entre les individus.

En musculation, c’est grâce à la charge déplacé via nos leviers osseux (avant-bras, fémurs etc) que l’on peut quantifier la force d’un individu. Pour connaître la force que peut produire un individu, au lieu d’additionner la force produire par tous les leviers de notre corps, on utilise des exercices polyarticulaires (Squat, développé couché par exemple) qui mobilise plusieurs leviers à la fois.

2. Les différents paramètres de la force maximale

 

A. Au niveau psychologique

Cela va correspondre à l’état de forme du jour où de l’envie de se surpasser. Dans des circonstance extrêmes (de danger), le système nerveux peut lever une partie de ses inhibitions et réduire le déficit de force pour produire une force que l’individu n’aurait pas pu produire volontairement. 

(La différence entre la force absolue le potentiel maximum pour produire de la force et la force limite c’est à dire la force maximale réelle qu’une personne peut produire volontairement est connue sous le nom de déficit de la force. mis en évidence dans cet ouvrage : Zatsiorsky Vladimir, William J.kraemer «Science and practice of strenght training », 2006. 

B. Musculairement

Cela dépend de notre myotypologie, c’est à dire de la répartition du type de fibre musculaire. Si un individu possède une grande partie de fibres rapides, alors les efforts très brefs seront avantageux pour exprimer sa force.

En revanche si il possède une proportion importante de fibres lentes, alors les efforts plus longs seront avantageux pour exprimer toute sa force. Plus important encore, la section transversale, c’est à dire le nombre et la taille des sarcomères en parallèle (le diamètre des muscles). Mais aussi, dans une moindre mesure du nombre de sarcomères en série (longueur musculaire).

Globalement, et sans grande surprise, plus la taille du muscle augmente et plus il aura de force.

Les muscles sont constitués de Sarcomères

C. Le système nerveux

1. La coordination inter-musculaire :

Cela correspond au nombre d’unités motrices que nos nerfs contractent pour faire varier la production de force.Une unité motrice représente le neurone moteur et toutes les fibres musculaires qu’il innerve. Pour donner une image : l’interrupteur d’une pièce est la commande nerveuse (le neurone) et les 10 néons qui s’allument en est le résultat (ici les fibres musculaires qui se contractent). Un neurone peut commander jusqu’à 3000 fibres. de l’ouvrage (Pour aller plus loin sur le mécanisme de la coordination intermusculaire voir la page 64-65 de l’ouvrage « Science and Practice of Strength Training»).

 La pratique de la musculation permet une optimisation du nombre d’unités motrices recrutées

Premièrement, l’intensité du recrutement des unités motrices dépend de la taille du motoneurone (Pour aller plus loin dans l’explication du fonctionnement des motoneurones voir : Henneman, E. « Relation between size of neurons and their susceptibility to discharge ». 1957).

Les petits motoneurones qui innervent les fibres lentes sont recrutés en premier et plus l’intensité de l’effort augmente et plus les gros motoneurones qui innervent les fibres rapides seront recrutés.

Deuxièmement, les fibres lentes vont être recrutées quelque soit l’intensité de l’effort et plus l’intensité de ce dernier augmente et plus le nombre d’unités motrices recrutées va être important.

Enfin, Durant un mouvement volontaire, il est plus difficile chez un débutant de recruter toutes ses unités motrices. Normalement, leur recrutement fonctionne de manière asynchrone pour produire un mouvement précis et fin, avec l’entraînement elles vont s’activer simultanément dans une très courte période de temps pour produire un effort maximal.

2. La coordination inter-musculaire :

C’est une synchronisation nerveuse qui s’opère entre plusieurs groupes musculaires moteurs rendant plus efficace un mouvement. Pour devenir plus fort, il est donc plus intéressant de travailler plusieurs groupes musculaires dans un même mouvement plutôt que de chercher à améliorer chacun des muscles utilisés dans un mouvement de manière séparé.

Schémas des facteurs structuraux et nerveux de la force musculaire

D. L’importance de notre morphologie osseuse et tendineuse

Plus les leviers osseux vont être longs et plus il faudra fournir de force pour soulever le même poids. Mais l’avantage d’un plus grand levier c’est qu’on peut y mettre plus de masse musculaire donc potentiellement être plus fort.

Avec une force musculaire similaire, plus l’avant-bras est long et plus la balle sera lourde pour le biceps

L’implantation tendineuse va aussi avoir son importance. Car les muscles sont attachés à nos os par des tendons. Et plus les tendons sont longs et moins cela laisse de place aux muscles. En d’autre terme, plus les muscles sont longs et plus le nombre de sarcomères en séries va pouvoir être important. Comme on l’a vu précédemment cela va influencer sur la force.

Conclusion

En résumé, il existe des facteurs figés génétiquement tel que la longueur des leviers. Mais il y a des paramètres entraînables sur lesquels se concentrer. A savoir principalement, l’optimisation du système nerveux et la taille des muscles.

J’espère que cet article vous apporte un éclairage sur les mécanismes qui permettent d’être fort. Maintenant, c’est à vous de jouer, que la force soit avec vous.

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