Sommaire :

1. Les différents types de motivation

2. Une motivation qui vient de l’extérieur

3. Le plaisir comme carburant

4. La motivation est-elle utile en musculation? 

5. Concrètement le plan d’action

1. Les différents types de motivation

La grande majorité des pratiquants de musculation stoppent leur activité après les premiers mois de pratique. Mais pourquoi certains arrivent à poursuivre quand d’autres arrêtent? La motivation est-elle utile en musculation? 

Pour comprendre pourquoi nous agissons et expliquer les ressorts de la motivation, il faut d’abord s’intéresser aux besoins auxquels chaque être humain peut être confronté. Cela est donc valable pour un champ plus large que celui de l’entraînement.

La théorie la plus célèbre sur le sujet est celle d’Abraham Maslow1. L’auteur recense les besoins fondamentaux des individus et les classes de manière hiérarchique. Les besoins inférieurs devant être comblés ou partiellement comblés avant de passer aux besoins supérieurs.

Toutes les actions qu’une personne va réaliser sont là pour répondre à un ou plusieurs des besoins fondamentaux. Mais pour que l’individu passe à l’action, la motivation rentre en compte.

Pour définir le degré la motivation d’un individu, nous pouvons en différencier 2 types (extrinsèque et intrinsèque) en les classant en fonction de leur degré d’autodétermination2(une pratique fortement autodéterminée renvoie à une mise en action de manière volontaire, une pratique pour le plaisir et les émotions positives qu’elle procure à la personne).

Classification des besoins humains selon A. Maslow

2. Une motivation qui vient de l’extérieur

Elle intervient quand l’individu réalise une activité pour en retirer des bénéfices, un résultat qui n’est pas seulement lié au plaisir de la pratique de l’activité en elle-même. C’est une motivation qui n’est pas la plus autodéterminée. Et nous pouvons distinguer deux niveaux de motivation extérieure (dit extrinsèque) dans la pratique de la musculation. 

A. La motivation par le résultat

C’est l’envie d’obtenir un résultat en pratiquant l’activité.

Faire du sport pour ressembler à ………. ou devenir comme ……… mettez ici l’acteur ou le sportif préféré. Il y a toujours une notion de comparaison, c’est la motivation la plus courante chez les pratiquants qui débutent en musculation.

Pour ceux qui ne possède que ce type de motivation, si il était possible d’obtenir le résultat sans entraînement, alors ces personnes ne toucheraient jamais la moindre barre de musculation. Le plus souvent, ces pratiquants n’entraînent que certains muscles les plus visibles. (pectoraux, bras chez les hommes ou abdominaux fessiers chez les femmes). Et malheureusement, le plus souvent, ils abandonnent l’activité assez rapidement dès lors qu’ils constatent les efforts nécessaires, la persévérance à fournir, ou bien encore s’il pensent que malgré leurs efforts, ils ne pourront pas réussir.

Cette motivation peut s’apparenter à du fanatisme. C’est souvent celle qui permet au jeunes enfants de démarrer un sport en voulant imiter leur champion favori.  Seule, elle ne peut pas suffire, elle ne dure que quelques mois tout au plus. Il faut donc transformer à tout prix cet objectif pour que le pratiquant continue de s’entraîner. Elle peut donner l’envie de débuter mais il faut la transformer en un objectif réaliste pour soi-même. Il est également nécessaire que le but que l’on poursuit soit aussi attractif et davantage orienté vers la progression personnelle.

B. La motivation par la progression

Ici le pratiquant ne veux plus ressembler à quelqu’un ou atteindre un résultat particulier, mais il souhaite progresser en se concentrant sur lui. Il intègre ses caractéristiques uniques et comprend qu‘il n’est pas possible de devenir comme quelqu’un mais seulement la meilleure version de soi-même.

Ce qui le motive, c’est avant tout d’être sur le chemin de la progression. Il peut constater ses progrès par l’augmentation de ses performances ou son changement physique. Mais l’atteinte d’un objectif en fait automatiquement émerger un suivant c’est une sorte de boucle de rétroaction positive. Des échéances, des objectifs précis peuvent le guider mais ne sont jamais considérées comme un aboutissement final, il y a une restructuration permanente des objectifs en fonction de l’état actuel. Exemple : J’ai atteint 100 kg au développé couché, je veux maintenant atteindre les 130 kg ou progresser sur mon cardio.

Avec ce type d’ambition, la motivation devient plus forte et plus durable. Les objectifs varient une fois qu’ils sont atteints, pour répondre à celui plus global de progression.

Le problème de la motivation par la progression, c’est que l’individu cesse toute implication dès que celle-ci s’estompe. Dès lors qu’il ne parvient plus à progresser de quelque manière que ce soit, il risque d’abandonner ou a plus de chance de recourir au dopage. Elle peut durer de longue année.

Il existe cependant un dernier niveau de motivation, dit  « intrinsèque » qui est le plus fortement autodéterminée.

3. Le plaisir comme carburant

La motivation intrinsèque renvoie à la pratique volontaire d’une activité pour l’intérêt qu’elle présente en elle-même et en l’absence de récompense extérieure.

C’est à dire que l’individu pratique pour le plaisir et les émotions positives que l’activité procure, toujours en lien avec ses besoins motivationnels et au delà des récompenses matérielles ou des progrès quelle peut induire, même si cela peut l’accompagner.

La motivation intrinsèque est donc la plus autodéterminée, la plus sûre pour garantir la longévité de pratique sportive et résiste aux abandons face aux difficultés.

Pour favoriser ce passage vers la motivation intrinsèque, l’individu doit s’intéresser à l’activité et développe une passion, un plaisir, un goût de l’effort. Ces personnes là, poursuivent malgré les années et intègrent l’activité à leur style de vie. 

C’est lorsqu’on tend vers ce type de motivation que l’on est le plus susceptible de poursuivre notre activité. La clé c’est d’aimer ce que l’on fait. Associer la douleur de l’effort physique comme à un plaisir qui nous procure après l’entraînement un bien être lié notamment à une décharge d’endorphine. Ou encore la concentration nécessaire pour réaliser une performance doit être vécue comme une sorte de méditation. On ne voit pas de fin à l’activité, celle-ci est intégrée à notre mode de vie.

Il est possible de coupler cette motivation intrinsèque à une motivation par la progression. Dans le sport, c’est souvent grâce à cet état d’esprit, en se sentant aligné, que l’on poursuit notre activité. D’autant plus que celle-ci, permet de répondre à l’accomplissement de besoins physiologiques, de ressentir son corps par l’effort. Bref, de se sentir vivant.

4. La motivation est-elle utile en musculation? 

A. Les belles images

Depuis des décennies maintenant, on peut voir fleurir sur le web des vidéos qui traitent de la motivation, des compilations de sportifs appelées « highlight » qui nous font ressentir l’émotion de la victoire, de la réussite et qui qui nous poussent momentanément à aller nous entraîner.

Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’afflux de personnes dans les salles de boxes les jours qui suivent la diffusion de Rocky à la télévision par exemple. L’émotion que le film, la vidéo, le discours, le spectacle dégage nous pousse à l’action et nous oriente vers une motivation par le résultat. Comme nous l’avons vu précédemment c’est un début pour nous pousser à agir mais cela ne suffit pas. Les émotions nous donnent une motivation par le résultat. Elles sont par définition très brèves !3 Et donc? on ne peut pas compter seulement sur uniquement sur elles pour réussir.

B. Les habitudes

Il faut tendre vers une motivation par la progression ou intrinsèque pour que les efforts pour réaliser nos actions perdurent.

Pour cela, il faut créer une habitude de pratique. La pire question à se poser c’est : « Est-ce que j’ai envie de m’entraîner ? » ou encore « Est-ce que je suis motivé aujourd’hui? « .  La vérité c’est que personne n’a tout le temps envie de s’entraîner. Plus on se pose de questions et plus notre cerveau trouvera un stratagème pour ne pas s’entraîner. Le quotidien et les obligations personnelles et professionnelles nous donne toujours de bonnes justifications : « je suis fatigué », « je n’ai pas beaucoup dormi », « j’ai besoin de me reposer », « j’ai bien mérité une pause » Etc…

Le plus dur dans la mise en place de l’habitude c’est que si l’on déroge une seule fois à la règle, elle se termine. Si l’on ne s’entraîne pas un jour un jour par ci, un jour par là on finit automatiquement par ne plus s’entraîner du tout.

Il faut considérer l’entraînement comme une nécessité, un rituel à part entière que l’on ne peut pas négocier et où il est impossible de rater quelques séances sans une vraie raison. Pour faciliter la mise en place de cette habitude, il faut donc s’organiser et ne pas se laisser porter par les événements du quotidien.

Je me rappelle avoir déjà réalisé des séances de course à pied nocturne ou encore des séances de musculation très tôt le matin en pensant que j’étais vraiment quelqu’un de motivé pour atteindre mes objectifs. En réalité c’est l’habitude qui me poussait à m’entraîner et non pas une motivation à toute épreuve.  

C. La discipline

Le seul moyen pour contrer cela est la discipline, il faut agencer sa vie autour de son entraînement comme par exemple définir des jours et des plages horaires d’entraînement fixes afin de ne pas subir la baisse de motivation ou les tentations de s’écouter soi ou se laisser guider par des contraintes extérieures.

Certaines personnes s’entraînent avant de travailler, d’autres tard le soir et ils y arrivent. C’est donc l’acquisition d’une discipline qui doit être prioritairement recherchée. Il ne faut pas s’écouter ou négocier avec ses envies, ses émotions, car elles cherchent toujours à nous protéger de ce qui est pénible. En recherchant le confort elle protège le corps 

Ce n’est qu’une fois dans l’action que l’on constate que l’on était pas si fatigué que ça et que cela en valait la peine. Et plus on fait preuve de discipline envers soi-même en n’écoutant pas nos excuses et plus cette discipline se renforce pour devenir une habitude. 

Le temps pour construire cette habitude varie considérablement d’un individu à l’autre (de 18 jours à 254 jours4) et n’est jamais acquise définitivement, néanmoins, elle permettra de ne plus succomber facilement aux fausses excuses du quotidien.

Bien sûr si l’on n’a absolument jamais envie de faire de la musculation, il existe tout un tas d’activités sportives qui peuvent permettre de garder la forme. A vous de choisir celle qui vous convient le mieux.

5. Concrètement le plan d’action 

Nous avons abordé les différents types de motivations propres à favoriser la longévité de la pratique et l’importance de se discipliner pour construire des habitudes positives. Mais cela ne suffit pas toujours.

Pour cela la mise en forme d’un plan concret permet d’augmenter drastiquement les chances de succès. Dans tous les cas, cela nous permet de mesurer notre avancée de manière concrète vers notre objectif. Ce plan agit comme une feuille de route et nous permet d’atteindre plus rapidement notre destination.

Première chose, il faut formuler de vrais objectifs. Savoir concrètement ce que l’on veut et pour quand on le veut.

Je veux maigrir, je veux prendre du muscle, je veux être plus fort, ou plus de quelque chose ne sont pas des objectifs mais des paroles, des souhaits du blabla, qui ne se réaliseront jamais d’eux-mêmes.

En revanche, perdre 12 kg de graisse dans l’année, Prendre 5 kg de muscle pour les 6 prochains moins, soulever 120 kg au développé couché pour Noël sont des objectifs. Ils sont concrets, datés et peuvent être mesurés.

Chaque objectif doit être pensé dans un plan à long terme. De là on peut décliner de manière réaliste l’objectif sur un mois par exemple avec les différentes actions concrètes à mettre en place pour y parvenir.

Puis, les actions de manière hebdomadaire et enfin concrètement de manière journalière. A partir de là, je sais ce que je dois faire chaque jour pour atteindre mes objectifs, et si je le fais je m’en rapproche pas à pas. 

Prenons l’exemple d’une personne qui souhaite soulever 100kg au développé couché et perdre 12 kg.

Chaque objectif qui passe au travers du plan se transforme en actions concrètes.

Bien sûr, c’est un exemple, il existe d’autres manière d’atteindre ses objectifs personnels.

Dernier point, pour chaque nouvelle action ou nouvel événement imprévu, il faut se poser la question : « Est-ce que cela m’éloigne ou m’aide à atteindre plus rapidement mon objectif ? ».

Ce plan est facilement transposable à nos objectifs personnels et il peut s’utiliser pour tout ce qui nous importe dans la vie, même si cela ne concerne pas le domaine sportif. Chaque élément agit comme une réaction en chaîne. Si je ne fais pas ce que je dois faire aujourd’hui, je ne remplis pas l’objectif de la semaine, ni celui du mois ou de l’année. De là, il est plus facile de lier nos actes à nos objectifs et de savoir si nos actions nous rapprochent ou nous éloignent de nos buts.

Conclusion

Pour parvenir à nous motiver il existe trois types de motivations qui vont toutes fonctionner en synergies et sont là pour répondre à nos besoins fondamentaux. Dans l’ordre de celle qui nous aide le plus à celle qui nous aide le moins on peut identifier « la motivation par le résultat » qui associe nos efforts au désir d’obtenir l’état final de quelque chose. Elle agit par comparaison avec les autres individus. Mais elle ne permet pas de tenir longtemps dans une activité, elle est émotionnelle et nous donne un petit élan nécessaire au départ.

Puis, « la motivation par la progression », ici c’est plus le chemin qui est important au détriment du résultat. L’individu, réactualise sans cesse ses objectifs dès qu’il les atteints, son objectif est de devenir meilleur dans la pratique c’est ce qui motive la plupart des compétiteurs.

Enfin, la motivation peut être intrinsèque et c’est certainement la plus sûre pour garantir la longévité de pratique et résister aux phénomènes d’abandons. Pour tendre vers une motivation intrinsèque, il faut que l’individu prenne du plaisir, accepte le goût de l’effort lors de ses entraînements à la fin de ces derniers notamment par la libération d’endorphines.

Il faut retenir que personne ne possède l’envie de s’entraîner tous les jours et de fait, il est illusoire de compter sur sa seule envie ou ses émotions pour dicter notre motivation. Il faut se discipliner en recherchant la construction d’une habitude de pratique. Celle-ci, augmentera drastiquement les chances de succès et de plaisir futur grâce à la progression ou aux sensations agréables que procureront la pratique de son activité.

Si vous souhaitez progresser plus vite, cliquez ici.

Notes de bas de page

Abraham Maslow « A Theory of Human Motivation »1943

Edward L. Deci et Richard M. Ryan « Handbook of Self-Determination Research » 2002.

Une étude sur le temps pour la mise en place d’une habitude : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/ejsp.674